Décès : le philosophe Pierre Gire s'en est allé du côté de la vie absolue
Quand la fée Mnémosyne hante désormais l’esprit de celles et ceux qui ont eu le philosophe Pierre GIRE comme enseignant ou patron de thèse … Ce furent de grands moments que ses cours sur le "premier matin grec" (des présocratiques à Plotin), Maïtre Eckhart et les mystiques rhénans, sur Leibniz, Pascal, Descartes, Spinoza, ou encore sur l’épistémologie des sciences de la religion et la phénoménologie du religieux.
Pierre GIRE est/fut/restera mon patron de thèse et j’ai eu la chance d’avoir de très grands maîtres comme Jean-Marie Auzias, François Dagognet, Henri Maldiney, Gilles Deleuze, et Pierre Gire enfin.
La mort est une dé-liaison, nous a dit Jankélévitch, et Pierre GIRE s’en est allé le dimanche de Pâques 2018 qui, hasard du calendrier, tombait un 1er avril.
Étrange synesthésie.
Le dimanche de Pâques peut être pensé comme la métaphore philosophique d’un apparaître qui disparaît et d’une disparition qui apparaît. Le 1er avril, quant à lui, est une sorte de hasard, de concours de circonstance, de coup de dés qui brouille les repères, bouscule les frontières, interdit les certitudes.
Pierre GIRE est-il mort ou simplement ailleurs ?
Seule la fée Mnémosyne pourra nous le dire, mais elle me rappelle déjà que trois semaines avant sa disparition mondaine, Pierre GIRE me disait : « il faut laisser la porte ouverte ». Alors je vais continuer à chercher, puisque je ne suis pas encore mort et que la porte doit rester ouverte.
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Rencontre avec Pierre Gire auteur du livre "Maître Eckhart ou la vie absolue", animée par Eric Mangin, Doyen de la Faculté de Philosophie de l'Université Catholique de Lyon. Mardi 28 avril 2015 à la librairie La Procure de Lyon